Les mémoires d'un Assassin [Journal personnel]

Ban' ayant quitter la demeure d'Eagan se dirigea vers la taverne où il avait donné rendez-vous quelques heures plutôt à Chaos, il n'avait aucunement envie de le revoir pour le moment et ne se rendait d'ailleurs pas à l'auberge pour cette raison, il en avait d'autres plus importantes.

Il arriva devant l'auberge après de longues minutes de marche dans les ruelles étroites et légèrement plus sombres d'Ironwind. Le soir commençait à lentement tomber, assombrissant les ruelles, les faubourgs ainsi que les divers autres quartiers de la ville. Il aimait marcher la nuit car s'il devait être attaquer il pourrait se défendre et éliminer ses ennemis sans grands soucis car Ban' était une personne utilisant les ombres à son avantage.

Il empoigna la poignée de la porte puis la poussant pénétra dans l'auberge. Celle-ci comme à son habitude était bombée, on pouvait y distinguer des gens de toutes classes, des bourgs, des paysans, des marchants, des vagabonds, des mercenaires et bien sûr l'aubergiste et ses délicieuses serveuses. Ban' en entrant remarqua l'absence des danseuses ce qui le fit déprimer un peu, bien qu'étant un jeune Merenwen il avait selon la loi humaine l'âge de consommer de l'alcool et de regarder danser des femmes nues. Il s'avança vers l'aubergiste puis lui demanda.

"Auriez-vous encore une chambre de libre ?"

Son ton était comme à son habitude, froid, sec et légèrement irritable. L'aubergiste le regarda du coin de l'oeil puis d'un signe de la tête répondit que oui, il s'empara d'un trousseau de clés et le lança à Banikis, celui-ci les rattrapa en plein vol puis se dirigea vers les escaliers montant à l'étage.

Une fois à l'étage Ban' se dirigea vers la porte portant le numéro "5", celle qui l'accueillerait durant un certain temps, le temps qu'il lui faudrait pour commencer à écrire ses mémoires. Il arriva devant la bonne porte puis s'emparant d'une clé la fit glisser dans la serrure, la tournant il ouvrit la porte et entra dans la chambre.

Une fois à l'intérieur de la pièce il se dirigea vers le lit, il déposa son sac à l'un des pied de celui-ci puis s'asseyait dessus, saisissant son calepin et son stylo commença à écrire.

* Journal personnel.
Chapitre Premier : Une mission peu ordinaire.

La première fois qui j'ai mis le pied à Ironwind je fus surpris par l'avancée technologie des humains, par l'infrastructure évoluée de leurs bâtiments, à vrai dire, je fus surpris par la plus part des choses que mes yeux purent découvrir à mon arrivée. C'était la première fois que je quittais réellement l'archipel de Morrowind et que je visitais un nouveau pays, je ne pensais découvrir une telle civilisation car durant mon enfance nos enseignants ne faisaient que vanter les mérites de notre peuple, rabaissant les autres.
Mes pas me ramenèrent à une auberge humaine, ma main bien que mon cerveau ne voulait pas poussa la porte de cette bâtisse m'attirant à l'intérieur, je dois avouer que cela me fut extrêmement désagréable sur le moment qui plus est ma surprise fut grande lorsque je pus découvrir un monde de perversion, d'abus et de tromperie cependant j'aimais ce genre de monde, je fus donc satisfait d'avoir été attiré en ces lieux.

J'étais venu en ces lieux impurs car une rumeur courrait laissant entendre qu'en un lieu tenu secret les plus grands, les plus habilles et les plus dangereux de tous les assassins se donnaient rendez-vous pour échanger leurs contrats, prendre des nouvelles et discuter.

Je fus aussi surpris car après avoir balayé la pièce des yeux je n'avais constaté aucun endroit potentiel où aurait pu se réunir l'élite des assassins mais en y regardant de plus prêt je pus apercevoir une porte devant laquelle un homme de carrure imposante menait la garde constamment, j'en déduisis donc que derrière cette mystérieuse porte se tenait le lieu de rendez-vous des plus grands noms de l'assassinat. Sur le coup, j'ai préféré rester assis, observant les gens entrant et sortant puis lorsque j'en eu compté dix sortant pour neufs entrant...

Ban' arrêta subitement d'écrire, fermant son stylo puis à son tour son calepin, laissant en suspens son mémoire, il s'étendit sur le lit regardant silencieusement le plafond, il avait décidé de dormir un peu.

Banikis venait de rentrer, il avait quitté le dénommé Seraphins et son amie Elunienne, il s'était retenu de l'éliminer car pour lui, tous les Elfes sont ses ennemis bien que les Merenwens le sont plus particulièrement.

Il était fatigué, il était lasse de n'être qu'une personne secondaire malgré sa réputation, il se demandait sans cesse pourquoi un brigand humain de seconde classe était plus important qu'un assassin de haute gamme comme lui, cela dit en y réfléchissant à deux fois il préférait à l'heure actuelle être moins important plutôt qu'être transformé en sbire d'un pseudo-dieu.

Il était de retour dans la chambre d'"hôtel" qu'il louait à la semaine, il avait de quoi payer et était satisfait du service d'étage ainsi que de la tranquillité de la pièce. Il ouvrit lentement la porte, marchant en titubant, il était fatigué, très fatigué. Non pas d'échapper constamment aux forces de l'ordre Humaine et Merenwen mais d'être ce qu'il est, un Merenwen. Il retira son long manteau ainsi que sa capuche, laissant apparaître son sombre visage, ses deux yeux rouges reflétaient une fatigue, des cernes sous ses yeux étaient distinguables malgré sa peau sombre d'Elfe Noir.

Il s'avança en direction du lit, ôtant sa ceinture à laquelle se trouvaient les deux dagues qu'il avait avec lui depuis le commencement, celles avec lesquelles il assassina ses deux parents et bien d'autres personnes encore. Il s'allongea et songea avant de s'endormir.

*J'espère sincèrement ne plus jamais revoir cette Satine ... elle lui ressemble trop...*

Le visage normalement impassible de Ban' laissa cette fois transparaître une certaine tristesse, celle d'avoir perdu l'être que l'on aime le plus. Après quelques minutes à fixer le plafond il s'endormit enfin, commençant à rêver.

~~*]Flash-Back[*~~

"Ban' ! Ban' ! Où es-tu ?!!"

Criait une voix féminine pleine de joie de vivre et d'amour.

"Dans la cuisine !"

Répondit Banikis, sa voix étrangement semblait chaude de vie, remplit de joie et de douceur.

Des bruits de pas descendant à toute vitesse les escaliers furent rapidement audible depuis la cuisine puis s'en suivit un bruit sourd, un bruit de chute. Banikis rapidement se leva et en une seconde se retrouva en bas des escaliers, tendant la main à une jeune femme. Celle-ci même qui quelques secondes avant l'appelait cherchant à le localiser. Il la regardait souriant, les yeux remplit de vie, puis lança amusé.

"Allons allons Taras'Kir ! Voilà ce qui arrive aux gens pressés !"

Un léger rire moqueur fut alors perceptible aux oreilles de la jeune Elunienne, celle-ci prit immédiatement un faux air vexé puis lui répondit.

"Banichoux ! Ne sais-tu pas qu'il ne faut jamais se moquer d'une demoiselle ?!"

Banikis n'aimait guère ce surnom ridicule et prit un léger air vexé montrant à la jeune Elunienne qu'elle avait réussi à le titiller. La jeune femme après quelques instants attrapa gracieusement la main de son bien-aimé et se laissa remonter par celui-ci. Elle se posa alors contre lui, les yeux légèrement fermés, le visage décontracté et un petit sourire de béatitude aux lèvres.

Banikis tenta de marmonner quelques paroles mais celles-ci furent incompréhensible, puis prenant son courage à deux mains posa ses deux yeux dans ceux de Taras'Kir et lui demanda.

"Taras, veux-tu devenir ma femme ?"

Cette dernière fut extrêmement surprise et resta sans voix quelques instants, contemplant le jeune Merenwen qui venait de faire sa demande officielle. Des larmes de joie commencèrent à couler le long des joues de l'Elunienne puis elle répondit.

"Depuis le temps que j'attends ce moment .... Oui je le veux !"

Banikis prit de sa main droite délicatement le visage de sa fiancée et l'embrassa amoureusement.
[...]
Le jour du mariage arrivait à grand pas, bientôt Taras'kir et Banikis seraient mariés. Ban' était parti remplir un contrat comme à son habitude tandis que Taras était restée à la maison, s'occupant en plantant quelques plantes dans le jardin lorsque soudainement quelqu'un frappa à la porte.

Taras oublia ce que lui avait dit Banikis et alla répondre.

"Vous désirez ?"

A peine eut-elle le temps d'ouvrir la porte que brusquement entrèrent deux ombres, elles étaient de taille imposante et armées de Katana, l'une d'elle prit Taras'kir par les cheveux tandis que l'autre se baissa et lui murmura.

"[Murmure]Hais Banikis Kurogaki ! Il est le seul réponsable de ta mort ! ![Murmure]"

Le visage de la jeune femme s'effraya, elle ne comprenait pas pourquoi il disait ça mais elle savait qu'elle ne pourrait jamais haïr celui dont elle était éperdument amoureuse. L'ombre s'étant baissée pour murmurer cette phrase à Taras se releva puis levant son arme au plafond éclata de rire avant de rapidement la redescendre, tranchant instantanément la tête de la jeune Elunienne puis les deux individus déposèrent quelque chose sur la table avant de totalement disparaître.

Deux heures passèrent, Banikis rentra sans se douter qu'une horreur l'attendait, il était satisfait de sa journée, encore une mission remplie avec succès et une grosse récompense dans la poche, en chemin il songea d'ailleurs.

*Avec ce que j'ai gagné aujourd'hui, je vais pouvoir organiser un mariage digne des rois ! J'espère qu'elle sera ravie !*

Après plusieurs minutes de marche dans les ruelles sinueuses il arriva devant chez lui. Il jeta un rapide coup d'oeil constatant que la porte était légèrement entre-ouverte, son premier réflexe fut de sortir ses deux dagues, se préparant à affronter des adversaires. Il pénétra dans sa demeure, sur ses gardes quand subitement il s'arrêta instantanément de marcher, laissant tomber ses armes dans le sang coulant de sa bien-aimée.

Ses yeux commencèrent à laisser couler des larmes chaudes, chaudes de tristesse, chaudes de haine. Il s'avança titubant jusqu'au cadavre de celle qui d'ici quelques jours aurait dû devenir Madame Kurogaki, celle qu'il aurait dû épouser, aimer et chérir pour le reste de sa vie mais que désormais il ne pourrait jamais plus embrasser, serrer contre son coeur ou même entendre son rire moqueur. Lorsqu'il arriva à hauteur de son corps, il s'accroupit, saisissant la dépouille sans vie de sa Taras, pleurant toutes les larmes de son corps, il la serra aussi fort qu'il pouvait contre lui espérant qu'il était entrain de rêver avant de laisser exploser sa haine.

Il se releva et observant la pièce remarqua une lettre posée sur la table de sa cuisine, aussitôt il s'avança dans sa direction titubant sous l'effet incommensurable de la tristesse. Il arriva enfin dans la cuisine et prit possession de la lettre la lisant.

*Cher Banikis,

Nous te faisons payer le mal que tu as fais aux nôtres, par cette douleur inimaginable ressent ce que nous avons ressenti lorsque tu as tué tes propres parents ! Merenwen déchu !

Nous avons choisi de l'éliminer car elle était la seule personne sur cette planète que tu aimais réellement et aussi car nous ne pouvions laisser une Elunienne épouser un des "nôtre".

Souffre autant que nous avons souffert en découvrant la dépouille sans vie de tes parents baignant dans une marre de sang, leur sang ... ton sang ! Traître, enfant maudit !

Hais nous, détestes nous et venges-toi ! Lorsque tu auras réussi à éliminer le roi Merenwen alors nous nous soumettrons à toi et ta volonté inflexible de vouloir te venger. Garde à jamais en toi gravé le souvenir de ta bien-aimée baignant dans son sang, si tu le fais, alors seulement ton envie de vengeance grandira au point de n'avoir plus aucune limite.

Sur ce, adieu Merenwen Déchu .... Enfant maudit et détesté de son peuple.*

~~*]Flash-Back[*~~

Banikis se réveilla en sursaut, transpirant et haletant. Il avait des larmes aux yeux comme si ce rêve avait réussi à faire pleurer l'impassible Ban'. Il s'essuya le visage puis se rallongea, cherchant à nouveau à dormir.

Banikis qui venait de se restaurer remonta dans sa chambre, il ne comprenait pas pourquoi mais depuis sa dernière rencontre avec cette Merenwen il n'arrivait plus à trouver le sommeil, chaque fois qu'il essayait de dormir un cauchemar venait le perturber, l'empêchant de dormir et ainsi de retrouver des forces.

Il arriva dans sa chambre marchant d'un pas lasse et lent. Il était extrêmement fatigué et cela se voyait de par les cernes qui se trouvaient sous yeux, la faible lueur de vie dans ses yeux et ses mouvements lents, sans vie. Il arriva non-loin de son lit lorsqu'il s'écroula, trop fatigué pour pouvoir y trouver refuge et dormir correctement.

~~*]Flash-Back[*~~

La température était chaude, le temps dégagé et pourtant une tempête de sable semblait arriver dans sa direction. Ban' courut le plus rapidement possible pour atteindre sa grotte avant que la tempête n'arrive et le balaye littéralement. Cela faisait maintenant près de quatre semaines passées qu'il vivait dans le désert, cherchant désespérément de quoi manger mais surtout de quoi boire.

Il vivait dans le désert sur l'ordre de son père, celui-ci avant de le quitter lui avait dit.

"Si tu veux devenir un homme, si tu veux devenir quelqu'un plus tard, alors survies dans ce désert pendant un mois. Ce mois passé je passerai te chercher pour te ramener à la maison."

Puis il était partit, le laissant seul dans le désert avec pour seul objet deux dagues, une regorgeant du pouvoir du soleil, l'autre celui de la lune, il ne lui avait laissé ni de quoi manger ni de quoi boire.

Banikis haïssait sa mère mais plus encore son père depuis qu'ils l'avaient lâchement abandonné pour une raison qui lui était encore inconnue. Il avait survécu dans le désert durant trois semaines avec beaucoup de mal car il devait sans cesse chercher de quoi manger mais aussi de quoi boire ce qui s'avérait beaucoup plus difficile. Il avait dû voler, tuer et marchander avec les différents voyageurs et autres personnes qu'il avait rencontré dans le désert. Il s'était promit lorsqu'il rentrerait de tuer ceux qui avaient osés lui infliger une telle enfance.

Cela faisait maintenant trois jours que Ban' était partit de la grotte où il avait vécu durant ce mois, cherchant par n'importe quels moyens à rentrer à Thanos sa ville natale. En chemin il croisa un marchant qu'il tua de sang froid pour pouvoir lui voler ses rations ainsi qu'une gourde d'eau fraîche. Il était devenu pire qu'un homme, il était devenu une bête sauvage, tuant constamment pour le plaisir mais aussi par nécessité.

Après plusieurs heures et jours de marche dans le désert il arriva enfin devant les imposantes portes de la cité, l'envie de tuer sans pitié ses parents, l'envie incompréhensible de se venger d'une telle souffrance. Il entra silencieusement dans la cité ne voulant se faire voir, il erra plusieurs minutes dans les rues, cherchant sans se souvenir où il vivait quelques semaines plus tôt. Il semblait avoir oublié tout ce qui s'était passé avant ces semaines d'errance dans l'infini désert de l'archipel Morrowind, il ne voulait peut-être avoir aucun remord, aucune pitié à les exécuter.

Il arriva enfin devant sa maison, celle où plusieurs années auparavant il avait vu le jour, il songea avant d'entrer.

*Peut-être n'aurai-je pas dû voir le jour, peut-être auriez-vous vécu plus longtemps....*

Ses yeux étaient remplit de haine, il empoigna ses deux dagues puis à l'aide de son pied poussa lentement de la porte. Il pénétra silencieusement dans la maison, les cherchant.
Il s'avança prudemment ne sachant pas s'ils se trouvaient dans la cuisine, dans le salon ou même dans leur chambre. Il commença par faire le tour, la cuisine, le salon puis arriva devant la porte de leur chambre, celle-ci était toujours fermée et aucune lumière ne semblait en émaner, il en déduisit donc qu'ils étaient toujours entrain de dormir.
Il empoigna discrètement la poignée puis commença à l'ouvrir jusqu'à pouvoir y entrer. Il s'arrêta en apercevant ses deux géniteurs entrain de dormir bien tranquillement puis s'avança en direction de sa mère, il voulait la faire mourir dans son sommeil pour qu'elle ne souffre pas trop car après tout, il le lui devait bien, elle qui l'avait mis au monde. Une fois arrivée devant le lit il grimpa dessus et plaçant discrètement la dague solaire sous la gorge de la Merenwen susurra.

"Tu seras morte de la main de ton propre fils, l'enfant déchu qui apportera malheur aux Merenwens. Soit fière et heureuse."

Puis posant sa main sur la bouche de celle-ci lui trancha la gorge.

~~*]Flash-Back[*~~

Ban' se réveilla en sursaut, il ne comprenait pas pourquoi il rêvait de telles choses mais cela commençait à lourdement l'énerver et il en déduisit.

*Cela a commencé depuis que j'ai rencontré cette Merenwen .... si je veux que ça cesse, je devrai peut-être la tuer...*

Il était cependant satisfait car il avait réussi à dormir un peu plus longtemps que d'habitude.